Quel impacte a eu Descarte sur la biologie par Jean-Jacques Perrut

Comme à son habitude notre professeur et expert en biologie, Mr Jean-Jacques Perrut nous parle d’un grand noms qui a bouleversé l’histoire de la biologie, si le nom Descartes est souvent associé au mathématique et à la physique vous allez voir qu’il a grandement sa place dans le domaine de la biologie, entre le contenu brut de l'œuvre et l'esprit qui l'anime. Son apport en biologie tient, principalement, dans le Discours de la méthode, dans le Traité des Passions et dans le Traité, posthume, de l'Homme et de la Formation du fœtus. Ainsi on trouve aucune découverte positive de quelque importance. La seule observation valable, peut-être, qu'on doive à Descartes dans le domaine de physique, nous la trouverons dans sa Dioptrique ; elle concerne la formation des images sur la rétine. Descartes, ayant présenté à l'ouverture d'une fenêtre l'œil d'un « gros animal fraîchement tué », réussit à apercevoir, en regardant habilement au fond de l'organe, une peinture qui représentait fort exactement tous les objets extérieurs et qu'il contempla « non sans admiration et plaisir ». Avec un peu de bon vouloir, on peut trouver, en outre, dans certaines remarques du Traité des Passions, le germe de la conception pavlovienne des réflexes conditionnés, voire le rudiment de la psychanalyse freudienne; mais, pour le reste, il faut bien reconnaître, sans pour cela manquer de respect à une illustre mémoire, que Descartes se tient plutôt au-dessous du niveau physiologique de son époque. Ainsi, Il adopte souvent des opinions jugé archaïques, qu'il va compléter et préciser par de véritables “romans physiques” , résultant de son imagination. Voulant trouver une explication à tout, et croyant le pouvoir sur le champ, par les effets de la chaleur et du mouvement, il propose, de la plupart des phénomènes vitaux, des interprétations généralement assez simplistes, d'une déconcertante naïveté. Bien que partisan de la circulation du sang — que venait de découvrir le physiologiste William Harvey, il est de ceux qui dénient au cœur le rôle de moteur et propulseur que lui avait justement attribué le physiologiste anglais, car, plus partisan de la théorie aristotélicienne, il ne voit en cet organe qu'un foyer de chaleur, capable de dilater le sang et ainsi de le faire progresser dans les vaisseaux. S'agissant de la digestion, il n'est guère plus heureux lorsqu'il fait cuire les aliments par la chaleur sanguine. Et quant à la fonction respiratoire, il soutient avec Hippocrate qu'elle a pour unique but de rafraîchir les humeurs. Tout le fonctionnement nerveux et musculaire est rapporté par lui à l'exercice des « esprits animaux », dont il use et abuse en physiologie, un peu comme, en cosmologie, de la « matière subtile ». Ces fameux esprits animaux, il n'est pas très facile de les définir, car ce maître des idées claires n'est pas toujours lumineux ; ils naissent, affirme-t-il, des parties les plus subtiles du sang, lequel fut échauffé et comme distillé par le cœur ; ces parties étant remontées au cerveau, c'est là qu'elles prennent la qualité d'esprits, en cessant d'avoir la forme du sang tout en conservant sa chaleur et sa mobilité.
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